Betzabeth est vénézuélienne et prépare au quotidien les spécialités qui la rattachent à son pays. Dans un français parfait, elle nous raconte la vie au Venezuela et on découvre avec elle les délicieux arepas, tostones, empanadas… qui nous transportent tout droit là-bas.

Qui es-tu, d’où viens-tu ?
Je m’appelle Betzabeth, je viens du Venezuela. Je suis professeur de langues et traductrice français-anglais-espagnol. Je suis arrivée en France il y a un an et demi pour découvrir une nouvelle culture, changer ma vie, avoir une meilleure qualité de vie, rencontrer des nouvelles personnes, élargir mes horizons. Le Venezuela c’est un très très beau pays, que j’adore, ça me fait mal au cœur d’être loin de mon pays et de mes gens, mais c’est un pays très troublé, avec beaucoup de problèmes sociaux, économiques, politiques très graves, qui ont fait partir beaucoup de jeunes actifs parce qu’ils ont envie de vivre en sécurité.
La capitale, d’où je viens, Caracas est très dangereuse, et c’est très dommage parce que c’est un pays qui a beaucoup de qualités à offrir au niveau naturel, il y a la plage, le désert, de la neige, il y a la jungle, la forêt, des fleuves, il y a un peu de tout, et un climat idéal, c’est toujours l’été : entre 25 et 35° toute l’année, on ne connait pas l’hiver là-bas ! Avec cette situation, nous, les jeunes on est obligés de quitter notre famille, nos amis, pour vivre, tout simplement.
Comment as-tu appris à cuisiner ?
Grâce à ma mère et mes tantes. Ma mère a toujours fait la cuisine à la maison, j’ai appris en la regardant. Elle ne m’a jamais expliqué ce qu’elle faisait, c’était plutôt en la regardant. Et mes tantes qui me passaient des recettes. C’est grâce à elles en fait, c’est un truc de famille.

Qu’est-ce qui te manque du Venezuela ?
D’abord ma famille. On est une grande famille, on est très proches, et ça me manque. La cuisine aussi, mais comme je la fais ici, ça me fait sentir plus proche de mon pays, de chez moi. Et ça m’aide aussi, c’est une thérapie.
Ma montagne me manque aussi. Ici, c’est tout plat le Nord. A Caracas, on a une montagne qui entoure toute la ville, on peut aller randonner, faire du trekking… ça me manque beaucoup !
Tes premières impressions en arrivant en France ?
Quand je suis arrivée avec mes énormes valises, les gens m’ont aidée, même à Paris. J’ai trouvé que tout le monde était super sympa, ça m’a beaucoup plu et j’ai trouvé ça rassurant.
C’était très différent de mon pays. Tout était très organisé. Dans la rue, le fait de respecter les règles de circulation ; la politesse, dès qu’on arrive quelque part, on dit bonjour, merci, de rien. Au Venezuela on a un peu oublié ces normes et la politesse. Ici on sent que cela fait partie des gens. Ça peut sembler compliqué, mais l’organisation ici est un vrai luxe.
Ce sont des petits détails mais par exemple ici, l’eau chaude, ça semble évident. Au Venezuela parfois, il n’y a même pas d’eau à cause des rationnements, vu que pendant la saison chaude il n’y a pas de pluie. Parfois ici on se plaint parce que l’eau est tiède, mais de mon point de vue c’est un vrai luxe !

Qu’est-ce qui te plait en France, et qu’est-ce que tu trouves plus difficile ?
Le climat, ici dans le Nord, c’est très froid pour moi. Il pleut beaucoup, il y a du vent tout le temps et je n’arrive pas à m’y habituer car je viens d’un pays où il fait chaud tout le temps où on doit mettre la clim au plus fort pour juste rafraîchir la maison, dans les magasins, on voit bien des manteaux, mais on se demande à quoi ça sert ! Ici c’est tout le contraire. Bon, l’été, pendant quelques jours je me sens chez moi !
J’adore l’architecture et le patrimoine historique ici. Il y a beaucoup de monuments très anciens, même des bâtiments de l’époque médiévale. Le Venezuela étant un pays jeune, qui a 500 ans environ n’est pas aussi enrichi par l’histoire.
J’ai du mal avec la langue parfois, même si j’arrive à m’exprimer correctement, dans les soirées je ne comprends pas toutes les conversations entre français, il y a encore des mots ou expressions qui me posent problème. Moi je me fais comprendre, mais je ne peux pas utiliser mes expressions espagnoles qui sont parfois comment dire… pittoresques.
Ce sont surtout des petits détails de différences culturelles, mais sinon je me sens très bien ici.
Revenons à la cuisine, est-ce que tu cuisines tous les jours ?
Oui. Très souvent la cuisine vénézuélienne. J’aime me sentir proche de chez moi. Il a toujours un paquet de farine de maïs ici !
Quels sont tes plats favoris ?
L’arepa reina pepiada, c’est une arepa (galette de farine de maïs), garnie d’une farce de poulet, avocat, mayo et petits pois. Après j’aime beaucoup la cuisine asiatique, je suis fan de sushi. Et en cuisine française, la carbonnade flamande, j’adore. On a un plat similaire au Venezuela avec de la viande au caramel mais pas à base de bière et qu’on mange à Noël, qui s’appelle Asado Negro.

L’ingrédient dont tu ne pourrais pas te passer ?
La farine de maïs bien sûr, le persil, il y en a toujours dans ma cuisine !
Qu’est-ce qui te motive dans l’idée d’aller cuisiner chez des particuliers ?
L’idée de pouvoir partager ma culture et mon savoir-faire avec eux. De leur faire découvrir mon pays et de leur offrir un voyage culinaire avec mes plats. De leur montrer les combinaisons d’ingrédients que l’on fait en Amérique du Sud, qui sont parfois étonnantes pour les français : par exemple, les français ne marieraient pas spontanément l’avocat, la banane plantain, la viande et la farine de maïs. Ça peut sembler être une combinaison assez folle.
C’est aussi la possibilité de leur parler de mon pays, partager mes expériences au Venezuela, et aussi faire un échange où chacun apprend des différentes cultures, moi aussi ça me permet d’apprendre des nouvelles choses sur la France. Et puis c’est gratifiant que les gens s’intéressent et apprécient la cuisine de mon pays.
Si tu étais cliente AnotherChef, quel plat choisirais-tu ?
Je ferais venir un chef vietnamien. Et j’aimerais aussi qu’il y ait des chefs des caraïbes, de la cuisine d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale.
Betzabeth est la toute première chef à domicile proposant des spécialités vénézuéliennes sur AnotherChef.com. Elle intervient à Lille et dans sa métropole. Envie de découvrir les spécialités du Vénézuela, comme l’arepa reina pepiada ou les bollos pelones ? Elles vous seront servies après une assiette découverte composée de bollos snack, tostones et empanadas que Betzabeth viendra préparer chez vous, pour le plaisir de vos papilles et de celles de vos convives.