On découvre aujourd’hui un peu des Comores avec Fatima, chef à domicile AnotherChef, jeune femme élégante et déterminée, qui nous raconte son enfance commencée sur les îles des Comores, et poursuivie en France. Si son métier d’éducatrice spécialisée l’occupe au quotidien, c’est dans la cuisine et dans le plaisir que celle-ci procure aux autres que Fatima s’épanouit.

Qui es-tu, d’où est-ce que tu viens ? Je m’appelle Fatima. Je viens des Comores, où je suis née et vivais avec ma mère. Je ne connaissais pas mon père jusqu’à ce que ma maman m’envoie chez lui en France à mes 9 ans. Et je suis restée avec lui jusqu’à ce que je vole de mes propres ailes. J’ai redécouvert les Comores il y a quelques années en y retournant, mais dès l’instant où je suis arrivée en France, j’ai été intégrée à la France, il n’était plus question de parler comorien. Aujourd’hui je sais que mes origines sont comoriennes, mais je me sens française à 100% !
Comment as-tu appris à cuisiner ? J’ai grandi avec la cuisine. Mon père était dans la politique et on recevait beaucoup à la maison. Ma belle-mère m’a montré et j’ai très vite cuisiné pour tout ce monde, je me souviens de grosses casseroles comme à la cantine, je faisais du pilaou, du couscous, des gratins. A l’époque, je voyais ça comme une punition, j’étais un peu la bonne à tout faire pendant que tout le monde s’amusait. Mais aujourd’hui je leur en suis reconnaissante, pour tout ce que j’ai appris, et pour le caractère que je me suis forgé grâce à ça ; j’ai appris à me débrouiller très vite.

Qu’est-ce qui te manque, des Comores ? Honnêtement, je me sens française et je ne suis pas particulièrement nostalgique. Il y a une chose dont je me rappelle des Comores, c’est le taro, c’est un légume qui ressemble à l’igname, et que je ne vois pas ici. Finalement, c’est la nourriture qui me rattache aux Comores, et c’est la base de ma cuisine.
Tes premières impressions en arrivant en France ? Je me suis dit « C’est ça la France ? » Je m’étais fait une idée un peu magique autour de tout ça, de rencontrer mon père… Au final c’était très loin des rêves que je m’étais faits. Et puis je me sentais abandonnée. Parce que j’avais quitté ma maman. Et le jour où je suis devenue une femme, je ne savais pas ce qui m’arrivait, personne ne m’avait prévenue de ça. Mais malgré tout, je n’en ai pas parlé à ma maman pour ne pas l’inquiéter si loin, j’avais décidé d’être forte et de me débrouiller.
Qu’est-ce qui te plait en France, et qu’est-ce que tu trouves plus difficile ? La liberté ! J’aime pouvoir faire ce que je veux. Aux Comores on fait tout par rapport aux autres, il faut surveiller ce qu’on fait. C’est vrai que les femmes ont le droit de s’émanciper là-bas, divorcer, aller à la plage… ça reste rare mais il y a en a de plus en plus, mais en France ça reste quand même plus libre.
Il y a cependant toujours ce truc ici, qu’on te renvoie toujours à tes origines. J’ai fait toutes mes études ici, mais on me demande encore souvent si j’ai eu mes diplômes « là-bas ». Je dois toujours faire mes preuves ici car spontanément les gens ne te reconnaissent pas comme quelqu’un capable de faire des études. Je suis éducatrice spécialisée, et dans le cadre de mon travail, on me demande encore souvent à parler à une éducatrice et je dois répéter plusieurs fois que c’est moi, l’éducatrice spécialisée.

Revenons à la cuisine, est-ce que tu cuisines tous les jours ? Oui tous les jours. Je cuisine de tout, avec une grande préférence pour les légumes, et c’est en fait plutôt rare que je cuisine comorien. C’est surtout pour les occasions particulières, pour les invités, pour mes collègues au travail.
Quels sont tes plats favoris ? Moi, j’adore les légumes, surtout les courgettes que je mange beaucoup en gratin et le brocoli, qui est très bon pour la santé.
L’ingrédient dont tu ne pourrais pas te passer ? Le curcuma ! J’en ai ramené plein quand je suis retournée aux Comores. Je l’utilise partout, pour le goût et pour ses bienfaits.

Qu’est-ce qui te motive dans l’idée d’aller cuisiner chez des particuliers ? Le fait de faire plaisir. A chaque fois que je cuisine pour les autres, on me demande pourquoi je n’en fais pas mon métier. C’est pour le plaisir de partager et de faire connaitre la cuisine des Comores.
Si tu étais cliente AnotherChef, quel plat choisirais-tu? Je choisirais la vraie, la bonne cuisine française. Un grand chef s’il vous plait !

Fatima, originaire des Comores, vous propose ses services de chef à domicile à Paris et en région parisienne. L’occasion de découvrir des plats typiques et authentiques des Comores, comme le Pilaou de poulet, spécialité comorienne à base de riz sauté aux épices et curcuma, accompagné de légumes rôtis, le biryani comorien, autre spécialité de riz sauté, au boeuf et pommes de terre, ou le pilaou de saumon. Fatima, comme tous les chefs à domicile AnotherChef se déplace chez vous, arrive avec tous les ingrédients pour vous préparer sa délicieuse cuisine, à votre domicile ! L’occasion pour vous de proposer à vos convives un dîner sous le signe du voyage, sans avoir rien à préparer. Pendant que Fatima prépare votre dîner, n’hésitez pas à discuter avec elle de sa cuisine, de son enfance ou de tout autre sujet !