Thao Suong, chef à domicile et traiteur en cuisine vietnamienne à Paris

Oubliez toutes les bonnes cantines vietnamiennes que vous avez en tête. Thao Suong est experte en cuisine vietnamienne et une passionnée comme on en rencontre peu, qui apporte une attention toute particulière à la maîtrise des recettes, à la variété des ingrédients ainsi qu’à l’esthétique. Le résultat est toujours gourmand, haut en couleurs, absolument délicieux. Rencontre.

Thao Suong, chef à domicile vietnamienne à Paris

 

Qui es-tu, d’où viens-tu ?

Mon prénom veut dire « La rosée sur l’herbe ». Je viens du Vietnam et ma ville natale est Sadec, la fameuse ville au bord du Mekong où habitait Marguerite Duras. J’ai fui le Vietnam par voie maritime (j’étais une « boat people » ), réfugiée politique, j’ai été adoptée par la France en 1980 avec toute ma famille. Je me souviens bien de cette période, et la joie de retrouver la terre après 4 jours en mer sur un tout petit bateau de pêche où nous étions une cinquantaine entassés et recroquevillés dans la cale. On était partis avec quelques réserves d’eau, l’idée étant de rejoindre la voie commerciale et de croiser un bateau de commerce qui voudra bien nous prendre à son bord. L’important pour nous c’est de fuir. On connait le danger, on sait qu’on ne va peut-être pas s’en sortir, mais on préfère ça à l’oppression qui sévit alors au Vietnam, et qui est toujours d’actualité. Chaque année d’ailleurs, on manifeste le 30 avril (date de la perte du Vietnam face au Communisme) devant l’ambassade du Vietnam communiste, pour montrer qu’il y a toujours des opposants au régime et que nous n’oublions pas ceux restés sur place.

On a atterri 3 mois à Singapour après avoir été recueillis par un bateau commercial norvégien, et avons demandé asile en France. On avait de la famille ici, et mon père étant médecin, il avait fait des études en français au Vietnam, donc la France a été un choix naturel. Mon père a dû reprendre ses études de médecine pour pouvoir exercer ici, parce qu’il n’y a pas d’équivalence, il s’est retrouvé sur les bancs de la fac à 40 ans, et nous, on est rentrés directement à l’école, en plein milieu de l’année, et au bout de 3-4 mois on parlait français, les enfants s’adaptent très vite ! Nous on était insouciants… pour les parents c’était plus difficile forcément car ils avaient tout laissé, leurs biens, leur patrimoine et devaient tout recommencer dans un nouveau pays. J’imagine que pour eux cela a dû être très difficile, de nourrir 4 enfants, avec rien, mais c’était le prix à payer pour être libres.

 

Comment as-tu appris à cuisiner ?

Par ma mère. En la regardant faire, et en l’assistant. Je ne cuisinais pas avec elle parce que mon père était très exigeant. Mais c’est une fois que j’ai formé ma propre famille que je m’y suis mise. J’ai choisi d’abandonner ma vie professionnelle pour m’occuper de ma famille, et pour moi la priorité c’était l’éducation de mes enfants, et de parfaire la cuisine, parce que c’est ce qui fédère toute la famille ; les autres tâches ménagères sont nécessaires mais n’ont pas de valeur.

Je suis gourmande et exigeante : quand je goûte quelque chose quelque part, si le plat ne me convient pas tout à fait, je le refais, je cherche à le rendre parfait, et je pratique donc beaucoup.
Et j’aime que les plats soient appréciés à leur juste valeur.

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Le traditionnel Hu Tieu, la fameuse soupe terre & mer saigonnaise aux mille saveurs

Qu’est-ce qui tu as gardé du Vietnam?

La culture vietnamienne, les souvenirs de mon enfance, de mon village. En fait là-bas je n’ai connu que la répression pratiquement, donc pas grand-chose à part mon quotidien, puisqu’on était tenus de rester chez nous. Mais je connais le Vietnam de mes parents, par ce qu’ils me racontent, et la gastronomie, avec les plats que me faisait ma maman et qu’elle me fait encore.

J’y suis retournée en 2000 et j’ai été assez choquée. Je ne m’y suis pas sentie chez moi. Ceux qui sont partis ne sont pas forcément bien vus. Moi j’y ai vu beaucoup de pauvreté, de mendiants qui dorment dehors, sous la pluie, et pour moi c’est difficile à supporter. Mais j’aide comme je peux, d’ici, dans les associations politiques ou apolitiques.

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Toujours colorée, la cuisine de Thao Suong, chef à domicile vietnamienne à Paris

Tes premières impressions en arrivant en France ?

J’ai eu très froid, c’était au mois de février. C’était un gros choc, il n’y avait pas de feuilles sur les arbres. Avec la nourriture je n’ai pas eu de difficultés ! Et j’avais l’impression d’avoir déjà vu Paris, son architecture, tout ça m’a paru familier. Peut-être les avais-je déjà vus quelque part, dans les magazines ou dans le catalogue de la Redoute qu’on avait au Vietnam !

Qu’est-ce qui te plait en France, et qu’est-ce que tu trouves plus difficile ?

C’est le pays des Droits de l’Homme, c’est un vrai symbole, la liberté d’expression. C’est le pays qui nous a sauvés. Après en grandissant, je trouve que parfois les gens ne sont pas assez ouverts. Je suis d’un naturel très souriant, mais j’ai souvent l’impression d’être transparente pour les autres : je ne sens pas d’élan naturel des gens vers les autres.

Revenons à la cuisine, est-ce que tu cuisines tous les jours ?

Forcément je cuisine tous les jours, mais pas forcément de la grande cuisine. Par contre dès que j’ai du temps d’adore faire des plats mijotés, recevoir… La base de ma cuisine c’est plutôt vietnamien, à 2/3 et le dernier tiers c’est plutôt cuisine française.

Le riz au lait de Thao Suong, inspiré de celui de Stéphane Jego de l’Ami Jean. Une mousse au caramel beurre salé et des fruits secs croquants…. à tomber

 Quels sont tes plats favoris ?

Les Phô. Les bouillons de nouilles, de pâtes de riz. Tous les plats que je propose sur AnotherChef, ce sont ceux que j’aime le plus. Et j’espère qu’ils plairont !

L’ingrédient dont tu ne pourrais pas te passer ?

En tant que vietnamienne, je dirais le nuoc mam, la sauce de poisson. Sans ça je ne pourrais pas faire de la cuisine vietnamienne. Et après ce sont les herbes : le basilic thaï, la ciboule, la coriandre, et plein d’autres dont je ne connais pas le nom en français

Traiteur vietnamien à Paris, Thao Suong vient préparer ses spécialités à votre domicile
le Cha Ca de Thao Suong, le plat traditionnel de Hanoi de poisson frit à la ciboule et à l’aneth

Qu’est-ce qui te motive dans l’idée d’aller cuisiner chez des particuliers ?

C’est de travailler dans la bonne humeur, pouvoir partager une cuisine que j’aime avec ceux qui y sont sensibles.

Si tu étais cliente AnotherChef, quel plat choisirais-tu?

J’aime la cuisine thaïlandaise mais ici on peut en trouver un peu partout. La cuisine japonaise authentique, hors sushis bien sûr, étant plus confidentielle, j’aimerais bien la connaitre.

 

Découvrez la cuisine vietnamienne comme vous l’avez rarement goûtée : en plus ses recettes et saveurs authentiques à souhait, vous serez séduit par l’attention toute particulière que Thao Suong, chef à domicile vietnamienne à Paris réserve à ses plats. Fan de Pho ? Vous serez conquis par les soupes vietnamiennes, les Pho de Thao Suong, aux mille ingrédients et parfums : pho au boeuf ou pho poulet, à déguster à domicile, à vous de choisir ! Ou alors le Hu Tieu, la soupe saigonnaise terre et mer, si confidentielle en France mais qui ne vous laissera pas de marbre, ou même le Cha Ca, le poisson frit à l’aneth et la ciboule, spécialité de Hanoi. Pour un Bo Bun à domicile, c’est également à notre chef que vous pouvez faire appel! !

Thao Suong excelle également en cuisine thaïlandaise… pour notre plus grand plaisir, découvrez sa cuisine thaïlandaise et ses plats traditionnels tels que le Pad Thaï, le curry vert de poulet,

Et parce qu’elle a plus d’une corde a son arc, vous l’auriez bien compris, Thao Suong est également traiteur et vous propose des buffets aussi gourmands que colorés pour tous vos événements entre particuliers ou en entreprise. Exprimez-nous vos besoins sur cette page, et parlons-en !

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